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Des représentants des institutions gouvernementales et organisations non gouvernementales et de la coopération internationale ont participé à l’atelier de présentation des résultats du processus de capitalisation et de modélisation du Centre multifonctionnel « Batha » pour l’autonomisation des femmes à Rabat.

Cette rencontre a été l’occasion pour partager l’expérience du Centre Batha, pour l’autonomisation des femmes et filles victimes de violence que l’association Initiatives pour la Protection des Droits des Femmes (IPDF) gère depuis 2009.

La rencontre intervient dans un contexte marqué par une dynamique ayant trait au cadrage et à la standardisation de l’intervention sociale auprès des populations vulnérables, en particulier les femmes victimes de violence. Cette dynamique imprimée par le gouvernement marocain concerne aussi bien la réforme législative que l’élaboration de procédures d’application et plans d’action.

La présentation du modèle du Centre Batha qui accueille annuellement près de 1000 femmes victimes de violence, se veut ainsi être une contribution de la société civile, en tant qu’actrice de proximité auprès des femmes et filles survivantes à la violence basée sur le genre.

Ce modèle a été conçu en alignement aux lignes directrices des services sociaux essentiels telles que définies par le Programme conjoint mondial des Nations Unies sur les services essentiels pour les femmes et filles victimes de violence. Il a été partagé avec les différents acteurs concernés par l’intervention auprès des femmes survivantes à la violence basée sur le genre, en vue de fournir à toutes les femmes et filles victimes de violence un meilleur accès à un ensemble de services multisectoriels coordonnés et de qualité.

La particularité du modèle construit sur l’expérience du Centre Batha depuis près de deux décennies concerne l’approche centrée sur la femme. Les femmes usagères du centre Batha sont également considérées comme des actrices de leur changement.

Au Maroc, la prévalence de la violence à l’égard des femmes demeure élevée. Selon l’enquête nationale de la prévalence de la violence à l’égard des femmes, conduite par le Haut-Commissariat au Plan en 2010, 62,8% des femmes âgées de 18 à 64 ont été victimes de violence et 8,7% parmi elles ont subi une violence sexuelle. L’enquête a aussi constaté que les principaux auteurs de la violence sont les jeunes hommes de moins de 35 ans.

Dans leur plan de travail au titre de 2018, IPDF et UNFPA agissent ensemble pour partager les bonnes pratiques en matière de prise en charge de qualité des survivantes à la violence basée sur le genre, réaliser des enquêtes qualitatives pour mieux comprendre certains phénomènes liés à la violence et aux pratiques néfastes  y compris le mariage des mineures, accompagner les réformes législatives et sensibiliser les jeunes et les hommes  à la violence  basée sur le genre en tant que violation des droits humains et promouvoir la culture de l’égalité.