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Face à la pauvreté, à la famille nombreuse, à la souffrance et à la peur, Ghaliya a mis des années avant de pouvoir rompre le silence et briser le cycle de la violence conjugale.

J’étais terrifiée. Je me sentais seule et j’étais persuadée que personne n’était là pour me protéger.

Fuyant l’horreur de la violence conjugale, Ghaliya a dû, au moins une fois, passer la nuit dans la rue avec ses enfants.

Ses multiples recours à la police et à la justice n’ont jamais été menés à bout de sorte à mettre fin au cycle de la violence. Ghaliya estime que la femme victime de violence a besoin d’avoir beaucoup de courage et de persévérance pour sortir de ce cercle vicieux.

Si j’ai pu enfin parler, plusieurs autres femmes sont paralysées par la peur et préfèrent garder le silence parce qu’elles sont persuadées qu’elles ne seront pas protégées.

La loi 103-13, entrée récemment en vigueur entend protéger les femmes contre les violences faites à leur égard et prévoit un durcissement des peines des auteurs de violence. Pour accompagner l’application effective des dispositions de la loi, l’UNFPA agit pour le renforcement des cadres normatif et opérationnel en conformité avec la constitution et les engagements internationaux du Maroc en matière de lutte contre la violence basée sur le genre et de toutes formes de discrimination.

L’UNFPA appuie également le renforcement de la disponibilité et de l’accès à des services essentiels, y compris les services sociaux de qualité, nécessaires à l’autonomisation des femmes survivantes à la violence.

En effet, le recours à un centre multifonctionnel dédié aux femmes survivantes à la violence a permis à Ghaliya de prendre sa vie en main.

Entendre les histoires des autres femmes survivantes à la violence m’a ouvert les yeux sur la nécessité d’agir.

C’est ainsi que Ghaliya a rejoint d’autres femmes usagères du centre pour constituer un groupe d’entre-aide portant appui et assistance aux femmes survivantes à la violence.

Nous avons créé le groupe « Wellina monadilates » [Nous sommes devenues militantes] pour assurer protection, soutien social et accompagnement des femmes survivantes à la violence.

L’approche du Centre multifonctionnel « Batha » est orientée vers l’autonomisation de la femme survivante à la violence et même, au-delà, la hisser au rang d’actrice pour le changement.

L’UNFPA a appuyé le Centre « Batha » dans la capitalisation de son expérience et la modélisation de ses interventions. Les résultats de ce processus ont été partagés avec les acteurs concernés, en vue de fournir à toutes les femmes et filles victimes de violence un meilleur accès à des services multisectoriels coordonnés et de qualité.

Libéré de ses peurs, Ghaliya est aujourd’hui armée de sa force et de sa détermination pour revendiquer et défendre ses droits.

Je rêve d’un jour où toutes les femmes survivantes à la violence retrouvent leur dignité et vivent en sécurité à l'abri de la peur et du besoin.