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Un premier pool de 22 sages-femmes est aujourd’hui formé et capable de prodiguer des prestations et un accompagnement adaptés à la situation de crise au profit des femmes et des filles selon les standards internationaux, notamment le Dispositif Minimum d’Urgence (DMU) en santé reproductive dans les situations de crise communément dénommé au niveau international MISP/RH : Minimum Initial Service Package for Reproductive Health in Emergencies.

Le DMU ou le MISP en santé reproductive est un ensemble coordonné d’activités multisectorielles prioritaires d’urgence conçues dans le but de prévenir la surmortalité, la sur-morbidité maternelles et néonatales et la violence sexuelle et de réduire la transmission du VIH chez la population déplacée par une crise telles qu’une catastrophe naturelle.

Le Maroc comme tout autre pays est exposé à plusieurs risques sanitaires dont les catastrophes naturelles et les crises humanitaires. Une bonne préparation en amont permet une meilleure maitrise de la situation s’il arrive qu’elle soit éventuellement déclarée.

C’est dans cette optique que l’atelier de formation organisé par l’Association Marocaine des Sages-femmes avec l’appui de l’UNFPA, Fonds des Nations Unies pour la Population, s’est fixé comme objectif de former des formatrices nationales et de renforcer leurs capacités dans les domaines favorisant une meilleure accessibilité à des soins de santé sexuelle et reproductive de qualité dans les situations d’urgence.

Le programme de la formation s’est articulé autour de trois axes : la stratégie nationale de la gestion des risques et des catastrophes, la Santé maternelle et néonatale et la Planification familiale et la Planification de la santé reproductive en situation de crise.

Il est évident que la prise de conscience des besoins en santé des populations vulnérables durant la préparation aux situations d’urgence peut aider à garantir la non négligence de ces besoins dans les contextes de conflits, déplacements ou catastrophes naturelles

Il est tout aussi évident que ce sont les femmes et les filles qui sont les plus vulnérables dans les situations d’urgence et qu’elles ont des besoins spécifiques en matière de services de santé sexuelle et reproductive et de prévention des violences basées sur le genre, qui sont souvent ignorés durant une crise.

Elles sont exposées aux violences sexuelles, aux grossesses non désirées, aux avortements à risque, à la propagation des maladies notamment les infections sexuellement transmissibles dont le VIH et même parfois aux décès maternels au cours d’un accouchement.

En effet, les catastrophes n’empêchent pas les femmes de tomber enceintes et d’accoucher. La perte soudaine de soutien médical expose les femmes et leurs bébés à des risques conséquents. Environ 60% des décès maternels évitables surviennent dans les situations d’urgence.

Les sages-femmes ont par conséquent un rôle majeur en assurant un meilleur accès aux services obstétricaux d’urgence, à la planification familiale, aux soins pour infections sexuellement transmises, ainsi que leur prévention.

Elles permettent ainsi à assurer aux femmes et aux filles leur sécurité, leur dignité et leur santé, et, par-là, le bien-être des familles et des communautés.