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Sage-femme de profession, Madame Touria Faraj a aussi longtemps milité en tant qu’actrice associative et députée en faveur de l’égalité des sexes et des droits reproductifs au Maroc.

Membre de la commission sociale et ex-présidente du groupe parlementaire thématique parité et égalité, Madame Faraj défend les droits des femmes et des filles et ceux des professionnels de santé.

« De par ma profession et mon engagement j’attire l’attention des décideurs sur les défis de la santé de la reproduction à travers la proposition de lois et l’évaluation des politiques publiques. »

Madame Faraj est convaincue que beaucoup d’avancées ont été réalisées au Maroc en matière de droits reproductifs et égalité des sexes grâce à la volonté politique et à la lutte des activistes. Elle estime cependant que du chemin reste à faire pour permettre l’accès universel à la santé sexuelle et reproductive.

« Les jeunes requièrent pour leur part, un investissement particulier dans le sens de les éduquer, les informer et leur donner l’accès aux services de santé sexuelle et reproductive, leur permettant ainsi de prendre des décisions responsables. »

En tant que parlementaire, Madame Faraj a aussi récemment pris part à la conférence Women Deliver consacrée à l’égalité entre les sexes et à la santé, aux droits et au bien-être des filles et des femmes, tenue à Vancouver au Canada

Cette conférence est venue dans un contexte marqué par la commémoration du 25ème anniversaire de la Conférence Internationale sur la Population et le Développement (CIPD), tenue au Caire en 1994. Elle constitue une étape cruciale sur la route menant au Sommet de Nairobi, où les participants prendront des engagements pour accélérer les progrès et poursuivre le travail inachevé de la CIPD, en vue d’honorer les promesses faites au Caire et atteindre par-là l’agenda 2030 et ses objectifs de développement durable.

Dans son action, Madame Faraj est imprégnée de son expérience de terrain. Infirmière polyvalente, elle a ensuite été diplômée à la profession de sage-femme à l’école des cadres. Elle s’est ensuite investie dans la pratique et l’enseignement sage-femme pendant près de 20 ans dans plusieurs régions du Royaume.

« C’est ma grande motivation pour cette profession qui m’a aidée à faire face aux défis de la pratique de sage-femme, aux moyens limités et aux conditions de travail inconfortables. Il peut souvent arriver à une sage-femme de devoir accoucher une trentaine de femmes dans l’intervalle de 12 heures. La sage-femme se trouve aussi plusieurs fois devant l’obligation de gérer deux accouchements simultanés ou face au danger de perdre la femme ou l’enfant. »

Au-delà de l’accouchement, la sage-femme intervient dans la planification familiale, le suivi de la grossesse, les soins néonatals et postpartum, la détection précoce des cancers féminins, le dépistage et le traitement des IST/SIDA et le conseil conjugal et familiale. Professionnelle de proximité, la sage-femme est également susceptible d’agir en matière de prise en charge des femmes et filles victimes de violences.

Toute femme mérite d'avoir accès aux soins de haute qualité, dispensés par une sage-femme formée et qualifiée. Pour cela, UNFPA agit en collaboration avec plusieurs partenaires pour soutenir la formation des sages-femmes et des investissements plus importants pour accroître leur nombre, améliorer la qualité et la couverture de leurs services et reconnaitre la profession de sage-femme comme une profession autonome.

Le programme d'action de la CIPD, adopté par 179 pays, avait en effet établi les droits reproductifs comme des droits humains fondamentaux et a reconnu que la voie du développement durable passe par la santé reproductive, l'autonomisation des femmes et l'égalité des sexes.

Cette année, UNFPA appelle les partenaires mondiaux et les décideurs locaux à réitérer leur engagement pour l'agenda de la conférence du Caire et d'accélérer les efforts visant à assurer la santé et les droits reproductifs pour tous et partout dans le monde.