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360 élèves membres des clubs des droits humains et citoyenneté dans les établissements scolaires de la région de Fès-Meknès ont suivi avec beaucoup d’intérêt les sessions de la 5ème campagne de sensibilisation contre la violence en milieu scolaire et le mariage des mineures organisée par le Centre Droits des Gens avec l’appui de l’UNFPA au Maroc.

Cette campagne a été organisée en partenariat avec le Ministère de l’Education Nationale et de la Formation Professionnelle, l’académie régionale de l’éducation et de la formation de la région de Fès Meknès et les directions de Fès, Moulay Yaakoub, Sefrou, Boulemane, Taza, Taounate, Ifrane, El Hajeb et Meknès.

Les sessions de sensibilisation ont été réalisées par le biais des clubs des droits humains et citoyenneté et ont visé également à communiquer avec les enseignants(es) dans les établissements scolaires dans le domaine de lutte contre la violence au Milieu scolaire et le mariage d’enfants.

Au Maroc, en dépit du fait que l’âge légal au mariage, aussi bien pour le garçon que pour la fille,  soit fixé par le code de la famille à 18 ans, il est à noter que la loi  prévoit des dérogations qui autorisent le mariage avant l'âge légal.

Les statistiques officielles du Ministère de la Justice et des Libertés elles-mêmes attestent de l’allure ascendante prise par ce phénomène. Ces statistiques montrent, en effet, que depuis la mise en application de nouveau code de la famille (Moudawana) en 2004, le nombre de mariages de mineures enregistrés a presque doublé. Le nombre de cas officiellement recensés par ce ministère est, en effet, passé de 18 341 cas en 2004 à 33 489 en 2014, ce qui équivaut à près de 10.7% de l’ensemble des mariages conclus.

Or le mariage des mineures est une forme de violence et de violation des droits de l'homme. Il l’est d’autant plus que beaucoup des filles ayant été forcées à un mariage précoce sont souvent soumises à de fortes pressions pour avoir un enfant juste après le mariage, bien qu’elles soient elles-mêmes encore des enfants.

Les enquêtes conduites par le ministère de la santé font état d’une stagnation de la fécondité des adolescentes aux alentours de 32 pour mille depuis 2003 après avoir enregistré un continuel recul depuis 1962.

Le Directeur exécutif de l’UNFPA, Dr Babatunde Osotimehin, a déclaré ce qui suit : «aucune société ne peut se permettre les occasions perdues, le gaspillage de talents ou l'exploitation personnelle que le mariage des enfants entraîne. »

En effet, le phénomène de la grossesse chez l’adolescente a de graves incidences sur sa santé, la santé de son enfant,  son éducation et ses perspectives d’emploi, d’autant plus qu’il perpétue le cycle de pauvreté multigénérationnel.

L’UNFPA multiplie les occasions pour sensibiliser les pouvoirs publics, la société civile, les communautés, les familles et les institutions d’enseignement pour unir leurs efforts pour mettre fin au mariage des enfants et à la violence basée sur le genre, en impliquant les hommes.

En 2015, 12 régions ont été touchées avec 4854 personnes dont 68% d’hommes.