Divorcée aujourd’hui, Khadija se souvient encore comment elle a été chassée de la maison sous des menaces de mort, il y a plus de 10 ans.
J’ai été forcée à quitter le foyer conjugal, un bébé de quelques mois dans les bras.
Sans instruction, ni emploi, Khadija devait vivre sans ressources ou continuer à subir la violence conjugale, au risque d’y laisser sa vie.
Aucune fille ne doit être privée d’aller à l’école. C’est ainsi qu’elle pourra apprendre et travailler.
En dépit des progrès que le Maroc a réalisés en matière de généralisation et de parité dans l’accès à l’éducation primaire, le niveau de fréquentation du secondaire pour les filles rurales reste le moins élevé ne dépassant pas 30,6% (2014).
Khadija a divorcé pour mettre fin à la torture physique. Néanmoins, sa lutte pour subvenir à ses besoins et à ceux de son enfant ne venait que de commencer, son mari ayant refusé de verser la pension alimentaire.
Malgré que sa famille l’a appuyée, lui offrant un toit et de quoi nourrir son enfant, Khadija ne supportait pas le poids psychologique de la dépendance financière.
C’est particulièrement pendant les fêtes que je me sentais le plus triste. Car c’est à ces moments que je me retrouvais face à mon incapacité totale de me prendre en charge.
Khadija a ainsi décidé de travailler pour gagner sa vie. Deux ans plus tard, une émission de radio a transformé sa vie.
On parlait d’un centre qui appuyait les femmes survivantes à la violence. C’était près de la zone où j’habitais, je n’ai donc pas hésité à m’y rendre.
Les médias ont un rôle fondamental en tant qu’acteurs stratégiques de changement. Ce rôle est à la fois pertinent et fondamental quand il s’agit d’accompagner et de soutenir les programmes de développement qui ciblent les populations les plus vulnérables pour améliorer leurs conditions de vie.
Les médias contribuent également à créer un environnement favorable à la réussite de ces programmes par l’information, l’analyse, la critique, les débats publics et la communication de proximité.
Les médias deviennent ainsi des partenaires à part entière dans les efforts engagés par les acteurs locaux, et plus particulièrement quand il s’agit d’un phénomène aussi complexe que la violence basée sur le genre.
L’UNFPA organise des ateliers de sensibilisation, ciblant notamment les médias, pour diffuser la culture de l’égalité, briser les stéréotypes de genre et faire face à la violence basée sur le genre et à toutes les discriminations à l’égard des femmes et des filles.
L’UNFPA appuie également le renforcement de la disponibilité et de l’accès à des services essentiels, y compris les services sociaux de qualité, nécessaires à l’autonomisation des femmes survivantes à la violence.
C’est ainsi que le cours de vie de Khadija a été totalement changé. Dans son expérience vécue dans le centre multifonctionnel, elle a pu bénéficier de l’écoute, de formations, de stages et d’appui pour son autonomisation afin de se lancer dans un nouveau départ.
Le centre m’a aussi offert l’opportunité de découvrir mon don dans l’activité commerciale et l’appui pour lancer mon propre projet.
L’expérience humaine et la richesse des relations que Khadija a pu nouer dans le centre la motive jusqu’à aujourd’hui pour rendre visite aussi souvent que possible et de porter appui aux autres usagères.
Heureuse et confidente, Khadija rêve d’ouvrir sa boutique prochainement.