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Journée internationale de la fille : Autonomisation des jeunes filles et lutte contre le mariage d’enfants

Journée internationale de la fille : Autonomisation des jeunes filles et lutte contre le mariage d’enfants

Actualités

Journée internationale de la fille : Autonomisation des jeunes filles et lutte contre le mariage d’enfants

calendar_today 11 octobre 2023

Facilitatrices Projet SOAR
Facilitatrices Projet SOAR

Malgré les avancées notables en matière des droits et de l’autonomisation des femmes et des filles au Maroc, de nombreuses adolescentes sont toujours exposées au mariage et à la maternité précoces. Face à cette situation, le projet « Promotion des Droits à la Santé Sexuelle et Reproductive des Femmes et des Filles et de l’Égalité des genres au Maroc », mis en œuvre dans le cadre de la coopération du bureau du Fonds des Nations Unies pour la Population au Maroc, avec l'appui financier des Affaires Mondiales Canada soutient le projet "SOAR " pour permettre à ces jeunes filles de rester à l’école et devenir des leaders confiantes.

Confrontées à des défis importants pour accéder à l’éducation et rester à l’école, de nombreuses adolescentes subissent beaucoup de pressions qui les poussent à se marier trop jeunes, à quitter les bancs de l’école et à devenir mère-enfant reproduisant ainsi le cycle de la pauvreté et de l’exclusion.

Sensible à cette problématique, le projet conjoint s’active pour que des adolescentes souvent privées d'éducation et exposées au mariage et à la maternité précoces, puissent rester plus longtemps à l’école, connaître leurs droits et réaliser leur plein potentiel.

SOAR qui signifie "Prendre son envol" met à la disposition des adolescentes issues souvent de milieux défavorisés et des villages ruraux, des programmes ainsi que des solutions innovantes. « Nous avons commencé à Douar Laadem dans la région de Marrakech en 2015 à partir du constat que les filles étaient exclues des espaces publics. Je voulais au début une activité autour de l’art et du sport, mais en écoutant les filles et les parents, nous avons développé le concept Project « SOAR » pour aider les adolescentes à prendre leur envol », indique Maryam Montague, fondatrice et directrice exécutive de Project SOAR, une organisation à but non lucratif.

Elle met également en lumière une problématique qui demeure invisible et explique qu’une fille en milieu rural vit généralement avec moins de 10 DH par jour et face au manque de produits de l’hygiène menstruelle, elle ne se rend pas à l’école pendant au moins 3 jours par mois lors de son cycle menstruel. Aussi, l’absence des installations sanitaires saines et privées dans les écoles poussent souvent les parents à priver leurs filles de la scolarité et les marier aux premiers venus.

« Les filles SOAR reçoivent depuis 2017 des kits menstruels durables pendant 3 ans de gestion de l’hygiène menstruelle. C’est notre solution pour faire sauter l’obstacle de la mensuration qui marque la vie quotidienne des femmes et des filles. Je suis issue d’une famille qui travaillait dans l’humanitaire et j’ai moi- même fait carrière dans ce domaine et je sais qu’on pense rarement à ce volet », ajoute Maryam Montague.

Le Projet « SOAR » travaille sur l’autonomie des filles au sein des ateliers encadrés par des facilitatrices. Chaque escouade compte 20 filles et 2 facilitatrices locales. SOAR Club dirigé par et pour les filles contribue de son côté à encourager les filles à constituer des groupes d’études pour trouver des solutions à leurs problèmes et à établir un réseau continu de SOAR Girls dans leur communauté.  L’objectif, selon Maryam Montague, étant de permettre aux filles de connaitre leur valeur, leur voix, leur corps, leurs droits et leur parcours pour devenir des leaders confiantes et développer des compétences en matière de plaidoyer. SOAR couvre aujourd’hui 28 lieux avec de plus en plus de filles bénéficiaires.

Chaimaa fait partie des premières filles à intégrer le projet SOAR. « J’avais 13 ans quand j’ai eu l’occasion de participer à des activités artistiques et sportives du Projet SOAR. Cela m’a permis de devenir brillante dans mes études, de découvrir ma passion pour l’athlétisme et de participer à des compétitions nationales. Je suis aujourd’hui étudiante à l’Université et facilitatrice. Je connais ma valeur et je défends mes droits et ceux de mes semblables pour un avenir meilleur », confie Chaimaa. SOAR a changé son destin et celui de centaines de filles souvent déboussolées et gênées par le regard de la société.

Mettre l’accent sur la dignité des filles en agissant sur la santé menstruelle

Le projet SOAR a pris un nouvel envol grâce au partenariat avec UNFPA et l’appui des Affaires Mondiales du Canada, portant sur la pleine réalisation des droits des adolescentes et jeunes filles au Maroc. Et inclut aussi l’accès à l’éducation et aux services de santé, y compris les produits et soins d’hygiène menstruelle. « Les kits menstruels durables ont été améliorés et le nombre de bénéficiaires a augmenté. Notre champ d’action est élargi au niveau de trois régions pilotes: Ouarzazate, El Hajeb-Fès et Marrakech-Safi essentiellement dans les Dars Taliba, les maisons de jeunes ou en partenariat avec des associations locales. Les facilitatrices sont aussi mieux outillées pour autonomiser les « escouades » d’adolescentes », précise Kawtar Ait Malek, coordinatrice, facilitatrice à Projet SOAR.

UNFPA apporte en outre, son appui à la formation des maîtres facilitateurs pour former d’autres animatrices et élargir la dynamique du projet « SOAR » dans d’autres régions. « On veut éviter que les adolescentes quittent l’école à leur puberté et soient forcés de se marier jeunes. C’est une forme de violence intolérable », précise Maryam Montague. La scolarité des filles s’avère primordial pour en finir avec les mariages précoces et les vies brisées. L’enjeu concerne par ailleurs près de 3 millions d’adolescentes que compte le Maroc.

Clint d’œil : Coup de projecteur sur la menstruation

L’appui de l’UNFPA a le mérite de mettre un coup de projecteur sur les droits des adolescentes et des jeunes filles ainsi que sur la menstruation entourée de stéréotypes et ce, à travers entre autres la célébration de la Journée mondiale de l’hygiène menstruelle et  et d’en faire un rendez-vous annuel pour discuter les droits des jeunes filles à la lumière de l’accès à des informations sur l’hygiène menstruelle, à l’éducation et aux services de santé, y compris les produits et les soins d’hygiène menstruelle leur permettant de protéger leur santé, leur dignité et leur bien-être.

25.000 kits d’hygiène distribués

Des séances de sensibilisation organisées auprès d’adolescentes vivant en situation de vulnérabilité et une Campagne digitale diligentée sur les réseaux sociaux pour dissiper les idées fausses sur la menstruation. Cette campagne qui a touché 1 million de personne, s’est traduite par la production de plus de 30 graphiques pour Facebook, Twitter et Instagram, un court métrage d'animation en arabe et en français. Parallèlement, plus de 25.000 kits d’hygiène ont été mis à la disposition des filles les plus vulnérables dans des orphelinats, à Dar Taliba et dans les établissements pénitentiaires.

Ces histoires humaines et témoignages sont extraites du deuxième numéro de la revue “Empreintes féminines : des voies pour l’égalité et l’émancipation” éditée sur l'impact du projet de « Promotion des Droits à la Santé Sexuelle et Reproductive des femmes et des filles et de l’Égalité des genres au Maroc » mis en œuvre avec le soutien du Ministère des Affaires Mondiales du Canada.