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A travers le sport, l’initiative « Girls CAN» vient en appui à l’autonomisation de centaines de jeunes femmes et filles en difficulté et favorise leur résilience.

Le sport a un grand pouvoir dans les vies des femmes et des jeunes filles. Quand elles s’y accrochent, font face aux stéréotypes de genre, elles gagnent en autonomie, en confiance en soi et en résilience. Ikhlas Zamzoum, connait très bien la force du sport. Elle a été 9 fois championne du Maroc de Taekwondo, qu’elle a débuté à l’âge de 10 ans dans sa ville natale Fès. Après la gloire, une dépression l’a éloignée du Tatamis avant de retrouver sa voie et reprendre goût à la vie grâce au projet « Girls CAN Initiative » visant le renforcement des capacités des jeunes femmes et filles et leur insertion par le sport. Elle parle d’ailleurs sans fard de sa traversée du désert mais aussi de sa passion pour le foot et comment Girls CAN Initiative favorise sa résilience jusqu’à devenir coach responsable d’un centre d’émancipation des jeunes à travers le football et ambassadrice de l’association TIBU Africa.

Accès des jeunes à l’information sur la santé sexuelle et reproductive à travers le sport

L’initiative Girls CAN, Fruit du partenariat de Tibu avec le Fonds des Nations Unies pour la Population au Maroc, fait partie des initiatives innovantes inscrit dans le cadre du projet de « Promotion des Droits à la Santé Sexuelle et Reproductive des femmes et des filles et de l’Égalité des genres au Maroc», mis en œuvre avec le soutien de Affaires Mondiales Canada.

Le concept met l’accent, via le sport, sur l’accès des adolescentes et des jeunes en situation de vulnérabilité à l’information sur la santé sexuelle et reproductive, la croissance saine, la prévention contre les infections sexuellement transmissibles et l’égalité genre. A cela s’ajoute la formation d’animatrice sport-santé permettant l’autonomisation et l’inclusion sociale et économique des centaines de jeunes filles et leur adhésion aux valeurs et leadership du sport ainsi que l’organisation du 1er Sommet de l’Education par le Sport en Afrique.

Les bénéficiaires sont souvent des jeunes filles en difficulté ou vivant dans des situations difficiles. Elles veulent toutes apprendre le foot, briller sur le terrain pour devenir professionnelle et réaliser leurs rêves. 

Khadija, grande passionnée de football a intégré Girls CAN après la découverte de l’annonce sur les réseaux sociaux. « Je me suis rapidement investi dans le programme sachant qu’à l’époque j’ai été en troisième année de l’institut supérieur des sports à Settat un peu loin de Casablanca. Mais je pouvais traverser des km pour ne pas rater une séance. Outre l’amélioration de mes techniques en foot, j’ai développé mes soft skills et j’ai appris à vaincre ma timidité», raconte cette jeune de 22 ans issue du quartier Sidi Moumen, l’un des plus populaires à Casablanca. Grâce à Girls CAN, elle reconnait qu’elle ne se laisse plus abattre par les discriminations et les stéréotypes de genre.

« Le foot m’a sauvée de la dérive et de problèmes psychologiques.», explique-t-elle. Et précise que les bénéficiaires du programme réussissent mieux dans leurs études et leurs attitudes sont meilleures.

Après une adolescence houleuse, khadija est aujourd’hui une licenciée en Education sportive et est bien outillée grâce à l’initiative Girls CAN, elle se prépare à devenir coach et avance vers la réalisation de son rêve de devenir préparatrice physique dans un club de football.

L’initiative Girls CAN a aussi ouvert de nouvelles perspectives à Hiba et a changé sa trajectoire de vie. « J’ai commencé à jouer au foot au lycée et je rêvais de devenir professionnelle, mais mon père me disait que c’est trop tard par rapport à mon âge. J’ai continué à jouer au lycée jusqu’à l’arrêt de mes études après mon échec au bac», raconte -t-elle.

Décidée à aller jusqu’au de bout de son rêve, Hiba a intégré une association de football pour retrouver le terrain, s’entraîner et jouer. « Je savais que c’était difficile de devenir professionnelle mais je voulais jouer au foot et résister au sentiment de l’échec. Un jour mon coach m’a proposé d’intégrer TIBU à travers le programme Girls CAN pour devenir coach et je n’ai pas hésité à vivre l’expérience qui m’a permis d’apprendre les techniques sportives, les langues, les questions de santé essentielles pour les filles ainsi que des compétences de vie». Hiba rêve d’entraîner une équipe de foot féminin. Elle veut aussi repasser le bac et aller le plus loin possible aussi bien dans les études que le foot.

Au-delà des activités de sensibilisation et de renforcement des capacités sur la santé reproductive et sexuelle, les violences de genre, les stéréotypes,  l’initiative Girls CAN permet à des centaines de jeunes filles dans la difficulté, exposées à des événements traumatisants, en échec scolaire ou simplement malmené par la vie, de se reconstruire, de s’émanciper et de faire carrière dans le sport.

Clin d’œil : TIBU Africa et la force du sport

Tibu Africa est une ONG qui utilise la force du sport pour concevoir des solutions sociales et innovantes dans le domaine de l'éducation, l'autonomisation et de l'inclusion socio-économique des jeunes et des femmes par le sport. Elle est présente dans plus de 18 villes, 12 régions du royaume et 5 capitales africaines et ambitionne de devenir la locomotive du sport pour le développement en Afrique à l'horizon 2030. « Forte de son engagement auprès des jeunes, filles, femmes et jeunes en situation de Handicap et jeunes en situation de NEET, notre organisation fait de l’innovation sociale par le sport son outil incontournable pour développer des solutions et contribuer dans la réalisation des 17 Objectifs de développement durable. Face à la crise sanitaire que connaît le monde entier, nous croyons fortement dans la force du sport qui fait appel aux valeurs de coopération, de solidarité et d’engagement auprès des populations les plus fragiles », déclare Mohamed Amine Zariat, Ashoka Fellow & Président Fondateur de l’organisation TIBU Maroc.

Ces histoires humaines et témoignages sont extraites du deuxième numéro de la revue “Empreintes féminines : des voies pour l’égalité et l’émancipation” éditée sur l'impact du projet de « Promotion des Droits à la Santé Sexuelle et Reproductive des femmes et des filles et de l’Égalité des genres au Maroc » mis en œuvre avec le soutien du Ministère des Affaires Mondiales du Canada.