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En vue de renforcer le plaidoyer et accroitre la mobilisation contre le mariage précoce et promouvoir l’autonomisation des femmes et des filles au Maroc, IPDF/Fès (l’association Initiatives pour la Protection des Droits des Femmes) a organisé une table ronde autour de la capitalisation sur les travaux de recherches et études en matière de mariage des mineures dans le contexte marocain, dans la perspective de développer un argumentaire en appui au plaidoyer.

Cette rencontre qui a réuni les acteurs concernés par la question, en particulier les organisations de la société civile, est appuyée par UNFPA, Fonds des Nations Unies pour la Population. Le Fonds considère le mariage d’enfants comme une violation des droits humains. Le droit à consentir librement et pleinement au mariage est reconnu dans la Déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH) de 1948 et dans de nombreux instruments internationaux de droits humains.

En effet, de nombreux accords internationaux et auxquels le Maroc a adhéré interdisent le mariage d’enfants, notamment la Convention relative aux droits de l’enfant et la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes. La Conférence internationale sur la population et le développement de 1994 a également demandé aux pays de mettre fin à cette pratique.

Toutefois, et malgré les lois qui l’interdisent, cette pratique reste courante. Au Maroc, selon le Haut-Commissariat au Plan, il ressort que les filles demeurent les principales concernées avec une proportion de 94,8% du total des mineurs mariés. En plus, 32,1% des filles mineures mariées ont déjà au moins un enfant.

Il faut aussi reconnaitre que la fréquence du mariage des mineures a connu une augmentation significative, même si les réformes adoptées par la Code de la Famille en 2004, ont augmenté l’âge légal au mariage, le faisant passer à 18 ans. L’article 20 du code prévoit, cependant, des exceptions à cette règle générale et permet au juge de l’autoriser « après avoir entendu les parents du mineur ou son représentant légal, et après avoir eu recours à une expertise médicale ou procédé à une enquête sociale ».

Considérant les effets néfastes du mariage des mineures sur la vie, la santé, l’éducation, le potentiel et les perspectives des filles, l’UNFPA encourage les lois et les mesures politiques et programmatiques visant à lutter contre le mariage précoce et ses conséquences.

Le Fonds soutient également les investissements fondés sur des données factuelles, qui renforcent l’autonomisation des filles en leur fournissant les informations, les compétences et les services dont elles ont besoin pour leur santé, leur éducation et leur sécurité.

UNFPA intervient aussi pour promouvoir la culture de l’égalité et le changement des mentalités pour que les femmes et les filles jouissent pleinement de leurs droits, accèdent aux opportunités et soient protégées contre toutes les formes de discrimination, de violence et de pratiques néfastes, dont le mariage précoce.