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Houda est soulagée. Elle a finalement eu accès à un moyen contraceptif qui lui convient mieux. Ayant une fille de 3 ans, Houda préfère éviter de tomber enceinte. Devant un choix limité, elle se croyait condamnée à utiliser la pilule, la seule option qui lui était accessible jusque-là, mais qui ne lui convenait plus. Au Centre de l’OPALS que Houda visite pour écoute et soutien, elle découvre enfin une nouvelle méthode : l’injection sous cutanée auto-administrée. « Quand on m’a parlé de ce nouveau moyen de contraception injectable que je peux faire moi-même une fois tous les trois mois, j’ai vite accepté. En plus c’est facile à injecter comme l’insuline », souligne Houda.

Pour elle, ce moyen est une réelle délivrance. « Avec la pilule j’avais toujours peur de l’oublier ou de prendre un médicament qui peut limiter ses effets. Aujourd’hui, je me sens plus protégée contre une grossesse que je ne veux pas ». Plus confiante, Houda est aujourd’hui déterminée. Elle compte chercher du travail et offrir la meilleure éducation pour sa fille.

Tout comme pour Houda, les contraceptifs injectables auto-administrés ont été mis à la disposition à plus d’une centaine de femmes en âge de procréer, pour une première phase, leur permettant ainsi d’accéder en toute autonomie et sans discrimination aucune au droit au choix.

Cette action contribue aux efforts consentis au Maroc pour réduire le gap des 11,3% des besoins non-satisfait en planification familiale. Il vise également par-là à élargir la gamme des méthodes contraceptives au-delà de la pilule, majoritairement utilisée par 48,4% des femmes au Maroc et à répondre aux besoins des 12,8% qui ont toujours recours aux méthodes contraceptives traditionnelles.

Cette avancée a été réalisée grâce aux efforts conjoints de UNFPA et OPALS pour avancer la mise en œuvre des recommandations mondiales de l’OMS et d’autres organismes internationaux, y compris les lignes directrices du Self Care, pour lequel le Maroc est un pays pilote.

Le Self Care est une approche qui a l’avantage d’assurer l’accès continu à la planification familiale, même en situation de crise. Elle permet également de garantir aux femmes une grossesse et un accouchement sans risque, notamment à travers la digitalisation du système de santé. Le self care permet ainsi d’alléger le système de santé et d’optimiser la contribution des professionnels de santé. Cette approche a aussi le potentiel d’autonomiser les jeunes en matière d’information et de prise en charge de leur propre santé, y compris la santé sexuelle et reproductive.

Ce travail conjoint agit aussi avec les réseaux des jeunes et les médias pour un meilleur accès à l’information et la sensibilisation sur les concepts liés à la santé sexuelle et reproductive et l’égalité de genre. Il fait appel à des initiatives innovantes pour une mobilisation plus accrue de la jeunesse, en particulier sur la sphère digitale. Le concept « Health-Ados » centré sur les compétences psychosociales des adolescents et des jeunes a notamment été lancé au sein des Espaces Santé Jeunes.

Cette collaboration est appuyée dans le cadre du projet de « Promotion des Droits à la Santé Sexuelle et Reproductive des femmes et des filles et de l’Égalité des genres au Maroc » mis en œuvre avec le soutien du Ministère des Affaires Mondiales du Canada.

Des femmes pour percer de nouveaux horizons

Dr. Nadia Bezad se veut être la voix des personnes vulnérables. Pour elle, le Self-Care a le potentiel de sauver des vies. Nadia évoque aussi l’importance de l’autonomie « le concept permet à chacun de s’occuper de sa santé. » ajoute-t-elle. L’OPALS fait aujourd’hui du self care son cheval de bataille, en particulier pour enrichir l’offre des services de santé sexuelle et reproductive, sur laquelle l’association s’est ouverte pour enrichir le combat mené depuis sa création en 1994. L’OPALS été d’abord orientée sur la sensibilisation sur le VIH/SIDA, en ouvrant l’accès aux services aux personnes qui sont les plus susceptibles d’être laissées pour compte. L’ONG a ensuite élargi son action pour couvrir les services liés à la santé sexuelle et reproductive ainsi que pour sensibiliser les populations, en particulier les adolescents et des jeunes.

Ces histoires humaines et témoignages sont extraites de la revue “Empreintes féminines : des femmes marocaines nées pour être battantes” éditée sur l'impact du projet de « Promotion des Droits à la Santé Sexuelle et Reproductive des femmes et des filles et de l’Égalité des genres au Maroc » mis en œuvre avec le soutien du Ministère des Affaires Mondiales du Canada.