Le Fonds des Nations Unies pour la Population au Maroc a publié jeudi dernier à Rabat le rapport sur l’état de la population mondiale, paru cette année 2021 sur l’accomplissement de l’indicateur 5.6 des Objectifs de Développement Durable relatif à l’autonomie corporelle et aux droits reproductifs des femmes. Le lancement a connu une participation riche de plusieurs personnalités marocaines du monde scientifique et artistique ainsi que des partenaires et amis de UNFPA, pour éclairer la réflexion et contribuer à échanger sur les voies d’action communes.
L’agenda de développent durable adopté à l'unanimité par les 193 Etats membres des Nations Unies en 2015, poursuit d’ici à 2030 la cible 5.6.1. sur la « Proportion de femmes âgées de 15 à 49 ans prenant, en connaissance de cause, leurs propres décisions concernant leurs relations sexuelles, l’utilisation de contraceptifs et les soins de santé procréative » et la cible 5.6.2 sur le « Nombre de pays dotés de textes législatifs et réglementaires garantissant aux femmes et aux hommes de 15 ans ou plus un accès équitable et sans restriction aux soins de santé sexuelle et procréative, ainsi qu’à des informations et une éducation dans ce domaine ». Cette année le rapport sur l’état de la population mondiale a été dédié à l’analyse de la situation en la matière.
Intitulé « Mon corps m’appartient : Revendiquer le droit à l’autonomie et à l’autodétermination », le rapport indique que dans les pays pour lesquels on dispose de données, près de la moitié des femmes sont privées de leur droit à décider d’avoir ou non un rapport sexuel avec leur partenaire, d’utiliser ou non des contraceptifs ou encore de recourir ou non à des soins de santé.
Il relève aussi qu’outre la violation du droit de disposer pleinement de son corps, le manque d’autonomie corporelle de ces centaines de millions de femmes et de filles a de lourdes conséquences : il peut faire baisser la productivité économique, mettre à mal la mobilisation des compétences et engendrer des coûts supplémentaires pour les systèmes judiciaires et de santé.
Le rapport s’arrête aussi sur les lois qui favorisent ou restreignent la prise des décisions et constate qu’en moyenne, à l’échelle mondiale, les femmes ne disposent que de 75 % des droits légaux des hommes. Il relève aussi que l’existence de lois et de réglementations propices à la santé sexuelle et reproductive ne dépend pas du niveau de revenu d’un pays.
Pour la défense des droits à l’autonomie corporelle, le rapport recommande d’investir dans l’éducation ainsi que dans les normes sociales assurant l’égalité des sexes. Le rapport met aussi l’accent sur l’importance du cadre législatif ainsi que le rôle central à jouer par les professionnels de santé dans l’accès aux soins. Continuer à suivre le progrès à travers des données complètes, fiables et désagrégés s’impose aussi pour ne laisser personne pour compte.
L’état de la population mondiale est un rapport annuel phare de UNFPA. Publié chaque année depuis 1978, il met en lumière les questions émergentes dans le domaine de la santé et des droits en matière de sexualité et de reproduction, les porte à la connaissance du grand public et s’intéresse aux défis et aux perspectives qu’ils représentent pour le développement international.